Choisissons notre mobilier avec respect

Comme la mode, la décoration et l'ameublement sont des préoccupations de plus en plus présentes dans nos vies. Si l'offre en mobilier est de plus en plus variée et abordable, alors pourquoi s'en priver ? Changer de mobilier comme on change de chemise ? Et notre responsabilité environnementale alors ?

Avant de faire l’acquisition d’un meuble, il est important de bien vérifier que ce dernier est certifié NF. La certification NF Environnement (une des plus connus avec l’éco label européen) s’obtient en plusieurs étapes : audits nombreux, tests sur sa conception, en laboratoire... C’est une garantie importante sur la qualité du produit du point de vue de sa fabrication et de son impact sur l’environnement.

Les meubles courants de la grande distribution sont principalement fabriqués à base de panneaux dits MDF (Medium Density Fiberboard), c'est-à-dire des panneaux de fibre à moyenne densité, appelés aussi tout simplement "medium". C'est un matériau composite constitué à partir de fibres de bois et d'un liant synthétique. Ces meubles contiennent un taux élevé de résine formaldéhyde (10 % de leur poids) qui libèrent des COV (constituants organiques volatiles) pendant plusieurs mois. Évitez autant que possible les médiums, les stratifiés, les composites qui sont forcément collés lors de la fabrication du meuble (utilisation de colle ou solvants) et dégagent des formaldéhydes. Il faut donc choisir soit des bois ou des panneaux, sans colle, soit des panneaux ayant l'inscription ZF-MDF, c'est-à-dire zéro formaldéhyde MDF qui sont introuvables sur le marché.

Pour les meubles en bois, recherchez en priorité les certifications FSC ou PECF. Certains fabricants, souvent d’ailleurs des artisans de talent, proposent du bois des forêts de nos régions. De ce fait, ils ignorent le teck et tous les bois tropicaux, mêmes certifiés FSC, qui sont moins écologiquement corrects que le chêne, le châtaigner, le hêtre… Tenez-en compte !

On regarde beaucoup du côté des meubles en carton, qui ne sont plus des gadgets pour chambres d’enfant ou d'étudiant mais deviennent des créations écologiques, robustes, légères et durables…

Pour votre literie, préférez le lit en bois massif, les matelas en laine ou en latex naturel. Certaines marques proposent des ensembles matelas-sommier éco-conçus. Les couettes seront garnies de duvet ou de plumette d’oie, de laine ou de cocons de soie.

Sinon, privilégiez le verre (plateau de verre pour les tables), l'aluminium et l'inox, les pierres ou même le carton (idéal dans une chambre d'enfant), le plastique recyclé, la pâte de verre, le contreplaqué (sous réserve de la colle utilisée), le bois massif, le bambou (avec parcimonie car il a mis du chemin pour venir jusqu’à vous…).

Les choses bougent à vitesse grand V... On nous annonce des mousses de canapés entièrement recyclables. L'écologie provoque, c’est certain, de grands élans d'innovation de la part des designers. L'éco-conception ou l'éco-design, approche récente datant de moins d’une dizaine d’années, s’engage à prendre en compte les impacts environnementaux depuis la conception et jusqu’à la fin du cycle de vie du produit, avec pour objectif le moindre impact sur la nature. Une recherche de traçabilité de l’objet en quelque sorte, auquel on cherche à donner une histoire, une valeur. Ce que l’on appelle également parfois slow design, dénonce la standardisation de masse, la sur-consommation et promet l’"éthiquement responsable". Ce sont à la fois les valeurs humaines et environnementales qui se retrouvent dans un mobilier. Un multiple challenge de conception que l'on peut appeler les art-éco-appliqués.

Fort logiquement, la source d’inspiration est Dame Nature. Fini le mobilier grossier ou rafistolé sous prétexte que c’est écolo ! Ces nouveaux meubles aux qualités écologiques évidentes se trouvent maintenant dans les vitrines des enseignes de meubles de décoration et dans les linéaires des grandes surfaces de bricolage. Certaines grandes enseignes encouragent même les initiatives, avec quelques prototypes proposés. Alors que les boutiques à la mode, avec certainement une part de snobisme, exposent des produits très innovants, un design recherché, parfois dans des gammes de prix pas vraiment en accord avec la réalité du produit.

A nous, consommateurs, de montrer que la vague ne retombera pas et que, encore au-delà des préoccupations écologiques, nous avons fait notre choix dans le sens de la montée des valeurs de qualité, durabilité, et d'éthique. Ce que nous permet l'écologie. Osons demander systématiquement des produits dans des matériaux écologiques. Plus nous serons nombreux, plus nous provoquerons une réflexion chez les fabricants et ainsi nous rendrons les produits plus accessibles. Une ère nouvelle cependant émerge et la consommation à tout va a montré ses limites. On doit prendre conscience que le mobilier jetable n’est pas satisfaisant sur le plan éthique. De même, pourquoi ne pas redécouvrir le plaisir de la transmission ou d’autres formes de dons ? Une autre matière d'inspiration presque illimitée est de choisir des meubles récupérés, de les recycler et, pourquoi pas, de les détourner de leur fonction initiale. Si vous n'avez pas l'âme assez bricoleuse, donnez vos meubles en fin de vie, vous ferez sûrement des heureux. C'est l'esprit du mouvement slow design (inspiré du mouvement slow food) qui utilise au maximum des matériaux recyclés, dans un esprit novateur. Ce qui donne des créations assez étonnantes. Nul doute que d’ici quelques années, nous aurons acquis de nouveaux réflexes au niveau de l’équipement et de la décoration de nos intérieurs.

Finalement, le geste le plus écologiste est d'acheter un objet qui vous plaît vraiment, que vous pensez garder longtemps ou que vous pourrez donner ou customiser afin de lui donner une nouvelle jeunesse. Tout le contraire des produits jetables.

Et aussi : dossier Déco récup'